Christ :
« Comprenez mes vraies origines et ma personnalité de jeune homme, car ce furent-là les éperons qui me talonnèrent et me poussèrent dans mon état christique final.
Ce que je détestais et combattais le plus était la souffrance (la maladie et la pauvreté) que je voyais autour de moi.
Cela me rendait furieux. J’entrais dans une colère noire en voyant des miséreux, maigres et affamés, malades et estropiés, persécutés sans pitié par des dirigeants juifs. Ils les accablaient de lois et rites traditionnels dénués de sens, les menaçant des foudres de Jéhovah s’ils n’y obéissaient pas. Je déclarai à tous ceux qui voulaient m’entendre que ces pauvres gens avaient un fardeau suffisamment lourd sans qu’on les écrase de surcroît en mesures vaines, les privant de plaisirs.
Quel était le sens de la vie si nous n’étions pas nés pour être heureux ?
Je refusais de croire au Dieu « juste » de la tradition juive. Les avertissements prophétiques bibliques du jugement de Jéhovah, son courroux contre le peuple me dégoûtaient. Les gens étaient des humains, après tout, agissant selon leur nature humaine. Ils naissaient dans le péché. Pourquoi donc devraient-ils être jugés et condamnés à une vie de souffrance et de misère parce qu’ils contrevenaient aux Dix Commandements ? Quel sens accorder à de telles déclarations ?
Pour moi, cette croyance juive dépeignait un « Dieu » cruel, illogique et je ne voulais rien avoir à faire avec « Lui ». Il me semblait que si une telle divinité existait, il s’ensuivait que l’humanité était condamnée à une misère éternelle. Seules la simplicité et la liberté que je trouvais dans les collines, les plaines, les lacs et les montagnes me rafraîchissaient l’esprit et calmaient mes récriminations enflammées contre le Dieu juif. Par conséquent, je refusai de croire une seule des paroles que les Anciens tentèrent de m’inculquer.
Cependant, autour de mes 25 ans, mes pensées prirent une nouvelle tournure. Je me promenais de plus en plus souvent seul dans les collines et ma rébellion fit peu à peu place au besoin impérieux de connaître et de comprendre la vraie nature de « CE » qui devait certainement inspirer la création et respirer à travers elle.
Je reconsidérai mon style de vie et compris à quel point mes actions avaient fait souffrir ma mère et tant d’autres. Bien que je ressentisse une profonde compassion pour les faibles et les malheureux, ma nature rebelle m’avait poussé à me comporter de façon irréfléchie et égoïste avec ma famille. Mon amour à leur égard me submergea et soudain, je me découvris tout aussi rebelle envers mon propre comportement passé. J’entendis parler de Jean Baptiste et du travail qu’il accomplissait parmi les Juifs qui venaient l’écouter, parfois depuis Jérusalem. Je décidai alors d’aller le voir pour être baptisé moi aussi.
Sur le chemin du Jourdain, l’idée d’être baptisé et de recommencer une nouvelle vie me réjouit le cœur. J’avais certes des réactions émotives excessives. Mais je savais aussi que j’étais né avec une vive intelligence et une grande perspicacité. Je les avais jusqu’alors mal dirigées, utilisées de façon nuisible dans les débats, entraînant les gens dans des controverses violentes.
J’avais dilapidé mes talents en menant une vie d’entêté, toute de plaisirs et de farniente. Il en résultait que j’avais perdu l’estime d’autrui et le respect que je me portais à moi-même. Pour la première fois, je jugeai cela intolérable. Il m’apparut qu’à l’avenir, je pouvais et devais mieux utiliser mes dons. Au lieu de créer simplement du remous, peut-être pouvais-je trouver le moyen d’alléger les soucis de ceux dont j’avais tellement pitié. Jusqu’à ce jour, j’avais été de peu d’utilité pour qui que ce soit. »
« Les Lettres du Christ », Lettre 1,
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